Nous exhortons l’Union européenne (UE) à respecter la liberté académique et à lever la censure qu’elle a imposée sur une étude novatrice en Afrique : l’initiative « Voix du peuple » en Guinée-Bissau.
Ce projet financé par l’UE a été conçu pour générer des connaissances à l’appui du développement démocratique de la Guinée-Bissau. Il a organisé la première enquête nationale d’opinion publique du pays et élaboré une étude unique combinant diverses méthodologies scientifiques.
Dix chercheurs d’Afrique, d’Europe et des Amériques ont collaboré à l’élaboration d’un volume édité, Voix du peuple : société, politique et opinion publique en Guinée-Bissau. Le manuscrit du livre a été examiné et a reçu des félicitations de la part des responsables de l’UE.
Dans une tournure des événements frappante, en novembre 2021, l’UE a décidé d’interdire la publication du livre ainsi que celle des études secondaires en découlant, malgré une obligation contractuelle de publier et de diffuser les résultats de la recherche. Aucune explication n’a été donnée pour justifier cette décision unilatérale.
En conséquence, l’UE a non seulement censuré une étude universitaire unique, mais a également violé son accord pour garantir un accès ouvert aux informations produites.
En tant qu’universitaires, chercheurs et intellectuels de diverses parties du globe, nous appelons l’UE à faire preuve de cohérence et de crédibilité dans l’effort visant à promouvoir la science et les droits de l’homme.
En particulier, nous exhortons l’UE à lever toutes ses restrictions à la publication du livre Voix du peuple et de ses études connexes.
Nous pensons que les engagements de l’UE avec les instituts de recherche du monde entier devraient inclure des mesures claires conçues pour défendre la transparence et la liberté académique.